Quand les enfants partent, mais que les charges restent.
Le placement d’un enfant est souvent vécu comme un séisme émotionnel.
Mais il provoque aussi un effondrement matériel que l’institution ignore trop souvent.
Lorsqu’un enfant est placé :
- Les allocations familiales peuvent être suspendues ou réduites
- Le parent reste seul dans un logement prévu pour une famille
- Les charges (loyer, électricité, nourriture) ne diminuent pas
- Et surtout : les frais liés à l’enfant continuent, même s’il n’est plus là
- Frais de nourrice ou de garde non résiliés à temps
- Restauration scolaire facturée automatiquement
- Clubs de sport, activités extrascolaires, abonnements, assurances
- Transport scolaire ou cantine prélevés sans ajustement
- Et parfois même : factures médicales ou scolaires qui continuent d’arriver
> “Mon fils a été placé, mais j’ai continué à payer la cantine pendant deux mois.”
> “Le club de foot m’a prélevé alors qu’il ne joue plus. Je n’ai pas eu le temps de tout annuler.”
> “Je suis seule dans un T4, avec un loyer de 900€. Je n’ai plus mes enfants, mais j’ai toutes les charges.”
- Une précarité soudaine, souvent non anticipée
- Un risque d’expulsion, de surendettement, de rupture sociale
- Une perte de dignité, alors que le parent devrait pouvoir se reconstruire
- Une impossibilité de préparer un retour des enfants, faute de stabilité
Le Comité Liens Brisés appelle à une réforme urgente :
- Maintien partiel des allocations familiales pour les parents en attente de retour
- Création d’un fonds de soutien logement et charges pour les familles concernées
- Accompagnement social et psychologique immédiat après le placement
- Reconnaissance de la précarité parentale comme facteur aggravant du placement
- Des partenariats avec des bailleurs sociaux pour éviter les expulsions
- Des groupes de parole et d’entraide pour les parents en précarité
- Des fiches pratiques pour connaître ses droits et les recours possibles
- Des témoignages pour sensibiliser les institutions et les élus
Un parent précarisé n’est pas un parent négligent. C’est un parent en survie. Et un parent en survie ne peut pas réparer seul ce que l’institution a brisé.