Lorsqu’un enfant est placé, les institutions parlent de “protection”.
Mais pour les proches familiaux — grands-parents, tantes, oncles, frères et sœurs majeurs — c’est souvent le début d’un silence, d’une mise à l’écart, d’un combat invisible pour maintenir le lien.
> “Je suis la grand-mère. J’ai appris le placement par hasard. J’ai appelé, écrit, insisté. Il a fallu six mois pour qu’on m’autorise une visite.”
> “Je suis le frère. J’ai 22 ans. Mon petit frère est placé. J’ai demandé à le voir. On m’a dit que je n’étais pas prioritaire. J’ai dû saisir un avocat.”
> “Je suis la tante. J’ai proposé de l’accueillir. On m’a demandé des papiers, des preuves, des attestations. Puis plus rien. Silence total.”
> “Je suis le grand-père. J’ai fait une demande officielle. On m’a dit que c’était en cours. Trois mois plus tard, on m’a dit que le dossier avait été perdu.”
- Des mois d’attente, sans réponse claire
- Des démarches administratives complexes, sans accompagnement
- Des enfants qui grandissent loin, sans comprendre pourquoi leurs proches ne viennent pas
- Des liens qui s’effilochent, faute de contact, faute de reconnaissance
- Saisir le juge des enfants ou le juge aux affaires familiales
- Demander un droit de visite ou un placement intrafamilial
- Fournir des justificatifs de logement, de revenus, de stabilité
- Attendre une audience, parfois reportée plusieurs fois
- Faire appel à un avocat, souvent sans aide financière
- Une souffrance immense, de ne pas pouvoir aider un enfant qu’on aime
- Un sentiment d’injustice, d’être traité comme un inconnu
- Une culpabilisation, de ne pas avoir pu agir plus vite
- Une colère silencieuse, face à une institution qui ne les écoute pas
- Informer systématiquement les proches familiaux dès qu’un placement est envisagé
- Simplifier les démarches de demande de visite ou d’accueil
- Créer un référent familial dans chaque département, pour accompagner les proches
- Accélérer les procédures, avec des délais garantis
- Reconnaître le rôle affectif et protecteur des proches, au même titre que les professionnels
- Une campagne nationale : “Proches, pas absents”
- Des fiches pratiques pour les familles sur leurs droits et recours
- Des groupes de parole pour les proches familiaux en attente
- Des témoignages pour sensibiliser les institutions et les élus
Aimer un enfant ne devrait pas être un parcours judiciaire. Les grands-parents, les frères, les tantes ne demandent pas un droit. Ils demandent à être là. Il est temps de les écouter.